• Après quelques mois comme terrien à se reconnecter avec la famille les amis et mon activité professionnelle (j'ose plus employer le mot de travail depuis que j'ai appris récemment que l’étymologie tripalium désignait un engin de torture à trois pieux utiliser pour punir les esclaves !), il faut penser à repartir !

    Retrouver Manamo sagement endormi dans le petit port de Puerto Sauce en Uruguay, complètement désarmé, voiles pliées, bouts rangés, électronique démontée (au cas où la foudre voudrait s'inviter à bord). Il a passé l'hiver tout nu le Manamo.

    Repartir à l'aventure, repartir à la rencontre de l'Autre, de celui qui va me raconter une belle histoire ou simplement de Son histoire. Être curieux, sans cesse aller voir ce qu'il y a un peu plus loin, ouvrir les portes en toquant discrètement mais fermement et demandant la permission d'entrer, trouver son placard à confiture, tremper le doigt dans un des pots qu'il m'aura offert et m'en délecter.

    Pour en revenir au vif du sujet, au départ de mon aventure j'étais parti dans l'idée de partir en solitaire d'Agde jusque Ushuaïa avec quelques escales mais sur une trajectoire relativement directe. Faut dire que je savais pas vraiment à quoi m'attendre tant sur le comportement du bateau que mes capacités de navigateur.

    Après 7000 miles nautique j'en ai une idée plus précise et j'ai donc décidé de modifier sensiblement mon programme de navigation.

    Ce serait dommage d'aller taquiner les mers du grand Sud sans aller mettre sa quille dans les canaux de Patagonie, d'aller sur les traces de Magellan en parcourant son détroit ni d'aller saluer le mythique Cap Horn.

    Par contre ce genre de parcours ne peut pas se faire seul. A l'intérieur des canaux, on ne peut pas naviguer de nuit. L'étroitesse (parfois que de quelques centaines de mètres), les vents les fameux vents catabatiques Williwaw (un vent froid qui descend de la Cordillère des Andes et qui peut atteindre 70nds très soudainement) et l'imprécision des cartes fait que naviguer de nuit n'est pas du tout recommandé. Donc mouillage obligatoire tous les soirs.

    Pour ceux qui navigue déjà, mouiller son bateau c'est déjà pas simple sous nos latitudes, mettre une ancre et qu'elle accroche bien, parfois un bout à terre pour rester dans un axe parce que les petits copains d'à coté se sont mis un peu trop près de nous c'est un peu sportif (j'ai le souvenir d'un mouillage dans la calanques d'En Vau avec un branle bas de combat à 3h du mat sous un gros mistral et une Sophie à plonger dans la flotte pour me dire comment manœuvrer le bateau pour le sortir du macramé que les chaines avaient faites !)...alors imaginez vous dans les canaux de Patagonie. C'est parfois 2 ancres et 2 ou 3 voir 4 bouts à terre pour éviter que le bateau ne chasse.

    Donc pour ce grand et fantastique projet j'ai décidé de monter un équipage. Le premier sur la liste (et il n'a pas été difficile à convaincre) fut Fred. Navigateur et régatier émérite qui à sillonné la plupart des mers du globe en tant qu'officier de marine mais aussi comme navigateur plaisancier.

    La seconde à rejoindre l'équipage est Armelle, bretonne et médecin, habituée à naviguer dans des conditions d'inconforts sur des muscadets de plusieurs jours à quelques semaines.

    Fred et Armelle seront embarqués de Punta Arenas à l'Ile de Chiloé soit 2 mois sur les 4 que durera le voyage.

    Je suis donc toujours à la recherche (c'est en bonne voie) d'équipier(è)s pour tout ou partie du trajet, 4 personnes me parait un bon chiffre pour mener le bateau dans des conditions difficiles et être opérationnel pour les mouillages.

    Le parcours

    Voici un petit détail du parcours (à suivre en parallèle sur la carte) : Évidemment toutes ces dates sont conditionnées à une météo "normale" pour la zone de navigation. !

     - 1er décembre, arrivée en Uruguay sur Manamo. Réarmement du bébé (voiles, bouts, électronique, eau,...

     - 3 décembre arrivée au chantier Barlovento au nortd de Buenos Aires et sortie de l'eau du bateau pour un gros carénage et quelques bricoles à réparer par Luis docteur es-résine du chantier.

     - 6/7 décembre, avitaillement du bateau et remise à l'eau.

     - 7 décembre, sous réserve des conditions météo, départ pour le sud.

     - 10 décembre, arrêt à Mar del Plata pour acheter des rouleaux de bouts en polypropène, indispensable pour les mouillages de Patagonie.

     - 15 décembre, Péninsule de Valdes, lieu d'une très grande riche biodiversité

     - 25 décembre, mythique détroit de Magellan avec son courant de 8 nœuds puis Punta Arenas. Embarquement de Fred et Armelle.

     - 27 décembre, en route pour une navigation dans les canaux vers le sud-ouest, sortie dans le pacifique, passage du Cap Horn et on revient se mettre à l'abri à Puerto Williams, le village le plus austral del mundo.

     - 1er janvier j'espère qu'on pourra faire une grosse fête au Micalvi, LE rendez-vous des navigateurs du grand sud.

     - Après quelques jours de repos et de ballades terrestres, on repartira dans le canal Beagle et se sera la longue route (1000mn) à l'intérieur des canaux coté Chilien jusque l'Ile de Chiloé au alentour du 20 février 2017.

     

    Mission scientifique et éducation

    Encore une fois ce voyage manquerait de sens s'il n'était pas partagé.

    Manamo va continuer et amplifier sa participation à la mission scientifique sur l'observation et l'étude du plancton avec Plankton Planet un programme du CNRS. Cette année, outre des prélèvements qui seront effectués régulièrement dans cette zone qui n'a jamais été étudiée, un accent particulier est mis sur l'éducation avec l'embarquement d'un microscope. Il est prévu des interventions dans des écoles des villes du grand sur pour montrer aux enfants la richesse du plancton via des supports pédagogiques fourni par Plankton Planet.

    De mon coté j'aimerais associer des collégiens et/ou lycéens ici en France pour leurs faire partager cette aventure. L'idée est de trouver des professeurs avec qui travailler pour faire des interventions sur le Plancton dans leurs classes (les supports pédagogiques existent déjà) et leurs permettre de suivre cette aventure via la mise en ligne hebdomadaire de texte, photos et vidéos via ce site sur le plancton mais aussi toutes la richesse de la faune et de la flore australe.

    Seulement voilà avoir l'idée et la volonté c'est bien mais la concrétiser c'est mieux  Deux grosses difficultés sont encore devant moi :

    • Trouver des professeurs intéressé avec leurs classes...et là j'avoue que j'ai du mal à mobiliser sur cette idée. Trouver des interlocuteurs à l'éducation nationale n'est pas une sinécure. Ça serait quand même dommage que des écoliers du bout du monde voit ce qu'est le plancton et pas ceux d'ici !
    • Trouver des financements pour l'achat de moyens de communication par satellite permettant de mettre des textes, photos et vidéos sur le site lorsque nous serons en dehors de tout wifi (95% du temps). Je possède un tél iridium avec lequel je ne peux faire de la voix mais c'est insuffisant pour transmettre des photos et vidéos.

    Entre l'achat du matériel, le coût de l'abonnement et le coût des communications, le budget s'élève à 20k€.

    Une campagne de financement participatif avec la plateforme Sponsorise.me va être lancé prochainement. Vous serez informé via le site et par courriel...merci d'avance de diffuser dans vos réseaux respectifs.

    Si vous avez des contacts de partenaires potentiels, n'hésitez pas à les mettre en relation avec moi (patrick.jeandidier@hotmail.com), je pourrais étudier avec eux toutes contreparties.


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